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Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE}

 :: L'Histoire d'une Vie :: Le Baptême :: Halleluja !
Ven 1 Fév - 15:24


Lytta Lyssa Barabas




feat. Ana de Armas



Race
Il paraît que l'on ne choisit pas d'être ce que l'on est ? Faux ! Archi faux ! J'ai choisi de devenir vampire lorsque, fidèle à mon caractère de cochon, j'ai harcelé mon beau-père jusqu'à ce qu'il consente à faire de moi l'une des leurs. Je suis vampire et, vous savez quoi, j'en suis la plus heureuse qui soit ! Et mon Sir, mon papa adoré, vous le connaissez sous le nom de Vladimir Barabas. Ou de Dracula si vous en croyez Stoker.

Groupe
Talamasca... C'est un joli nom, n'est-ce pas ? C'est celui de mon groupe. Non pas que je partage les idées ou idéaux de ses membres mais eux et moi avons en commun l'amour des livres ainsi que la soif d'apprendre. Et, je l'admets, mon implication dans le mouvement n'est pas tout à fait désintéressé.

Âge
Honnêtement ? Je pense que j'ai cessé de compter après avoir franchi la barre des deux siècles... Mais si vous insistez... Alors... Ca y est ! Je me souviens ! J'ai... Allez je vais vous simplifier les choses : je suis la toute première Infante qui exista jamais et lorsque je fus transformée les pyramides n'étaient pas toutes achevées. Ca vous aide ?  Plutôt bien conservée pour une presque momie non ? Mais, en apparences, disons que je peux aisément passer pour une jeune femme d'un peu moins de trente ans ? Pour ce que cela m'importe de toute façon !

Date votre arrivée à Londres ?
Lorsque j'ai foulé le sol de ce qui est aujourd'hui la capitale britannique Buckingham Palace n'était même pas en gestation ! En réalité la première fois où je vins ici rien ou presque n'existait ! Vos questions n'ont aucun sens pour un être tel que moi qui a pour ainsi dire vu le monde et votre civilisation naître. J'ai vu Londres se bâtir mais, disons que comme j'ai décidé d'être aimable aujourd'hui je vous dirais que la dernière fois où je suis venue y poser mes bagages le XIXe siècle venait tout juste de débuter. Et, depuis, j''y suis demeurée.

Raison de votre venue d'ailleurs ?
Parce que j'aime ce lieu ? Ce ne serait pas mentir que de l'affirmer. Mais, en réalité, c'est parce que mon père m'envoya ici comme émissaire que je suis revenue m'installer en cette ville pluvieuse et un brin puante. Il voulait que j'y sois ses yeux et ses oreilles et c'est ce que je fus. Suis encore ? Là c'est une toute autre question.

Situation Conjugale
J'ai été mariée... Un nombre incalculable de fois même ! Il fallait bien que je m'amuse tout en me trouvant un parfait pigeon pour me donner ce nom que j'abandonnais dès que mon apparence physique commençait à un peu trop bien trahir mon secret vampirique. Mes maris ? Tous morts ! Moi ? Libre comme l'air … enfin pas tant que cela en réalité... Il se pourrait que le frère de mon père adoptif, Aleksandr, et moi entretenions... comment dit-on aujourd'hui ? Ah oui ! Une relation coupable car non bénie ! Non mais franchement ! Vous imaginez des vampires tels que nous se marier dans une église ? Et puis quand bien même nous le voudrions et le pourrions … Si jamais mon Sir apprenait cela je pense qu'il nous décapiterait illico son frangin et moi ! Alors, non, ce n'est pas demain la veille que vous nous entendrez, Alek et moi, claironner sur tous les toits que nous sommes en couple. Et, oui, amoureux... Le premier qui fait le moindre commentaire je le vide direct de son sang vu ? !

Profession
Aimer chasser l'humain pour mieux le boire et, parfois, le déguster du bout de ma fourchette, ça compte comme métier ? Non ? C'est un tort car la chasse est un art croyez-moi ! Mais, sinon, sachez que je suis officiellement l'une des très rares femmes bookmaker de Londres ! Quitte à travailler autant m'amuser et choquer, non ? Mais si !

Pouvoir
Hormis les pouvoirs habituels pour ceux de ma race j'en possède un que j'ai hérité de mon Sir : je peux me transformer en un animal. Celui de mon choix et où et quand je le souhaite. Mais cela à un prix et il est élevé : chaque transformation me laisse exsangue de toute force pendant parfois plusieurs jours. Si lasse que je ne peux rien faire du tout. Autant vous dire que je n'abuse pas de ce don ! Sans compter que... La dernière fois que la fantaisie m'a prise de vouloir devenir un oiseau j'ai bien failli me faire trouer la peau par un abruti de chasseur … J'ai survécu lui... non. On touche pas à mon plumage non mais !

Armes
Franchement... Bien que je sois plus que douée avec une épée ou un beau sabre en mains... Pensez-vous réellement qu'il puisse exister meilleure arme au monde que mes canines ? J'en doute !

Artefacts
Je ne connais que trop bien le pouvoir des sorciers pour me méfier de tous ces artefacts que l'on nous vend et qui nous promettent monts et merveilles. Le prix à payer est souvent bien plus élevé encore que le bénéfice retiré alors, non, ce n'est pas chez moi que vous verrez jamais pareils colifichets !

Signe(s) distinctif(s)
Aucun ... Ou du moins aucun que je n'ai l'envie de vous confier !


IRL



Un petit nom ?
When you know... You know !

A qui devons-nous de vous accueillir ?
Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 3341588170

Besoin d'un parrain ou d'une marraine ?
Oui, oui, oui ! Je suis si timide ! Donnez moi un parrain !

Vous nous aimez à quel point ?
A vous bouffer ! Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 3989899759

Un mot pour la fin ?
We will rock you ! Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 2846687527







What's the fuck is wrong with you ?!



Lorsque je parais dans les salons ou à la cour les gens ne cessent de s'étonner de cette chose qu'ils nomment avec dédain impudence ou arrogance et que je semble si bien incarner. Moi qui aime à me vêtir des plus belles et féminines toilettes comme j'aime à enfiler ces costumes d'homme dont je raffole sincèrement. Moi qui peut tenir ma langue et faire montre du plus parfait des respects de cette même étiquette que, quelques minutes plus tard parfois, je suis capable de piétiner avec la moins feinte des allégresses. Moi dont vous pourrez goûter au point de les apprécier les plus beaux et raffinés des mots et honnir les plus fleuris. Je ne suis jamais ce que vous voudriez que je sois ? Votre faute ! Pas la mienne ! Pourquoi devrais-je me contraindre à n'être jamais que l'une de ces images fantasmées que les humains aiment tant à se faire de leurs semblables ? Les gens ne sont jamais aussi lisses qu'ils voudraient tant le faire croire ! Mais, de vous à moi, ils ne sont jamais non plus aussi sombres qu'ils le pensent. Le monde est fait d'une infinité de nuances ? Nous sommes à son image. Et je ne fais pas exception à la règle.

Alors n'attendez pas de moi que je vous livre ma vérité car, et les rares êtres à m'être vraiment proches le savent, elle est aussi multiple et complexe que le sont mes humeurs. Je suis sans nuls doutes possibles une femme des plus paradoxales et qui peut passer du rire aux larmes, de l'amour à la fureur en un battement de cils... Mais je suis aussi, et peu importe que vous le compreniez, le croyiez ou non, l'un des êtres plus plus authentiques que vous ne pourrez jamais rencontrer. Les gens aiment à revêtir ces masques qu'ils exhibent ensuite fièrement et tellement persuadés qu'ils sauront, ainsi grimés, vous plaire et vous complaire. Et peu importe si, pour ce faire, ils se renient et se trahissent eux-mêmes... Pathétique ! Minable ! Parce que, d'une part, même les plus beaux des vernis finissent toujours par s'écailler et laisser transparaître ce que vous tentez si maladroitement de dissimuler... Ensuite parce que, à force de mentir, vous finissez par vous perdre et vous trahir tout seul... Enfin parce que, pour aussi ironique que cela soit, la vérité est souvent la meilleure des défenses... voir des armes. Je vous ferai bien un petit cours sur le sujet mais, mes amis vous le diront, je ne suis pas du genre partageuse et encore moins du genre à me confier ! Cela vous étonne ?

Laissez-moi donc vous offrir un conseil qui saura se révéler des plus judicieux si vous comptez survivre dans ce microcosme qui est le nôtre : ne faites confiance à personne ! Et encore moins aux personnes que vous avez la faiblesse d'aimer car, volontairement ou non, ce sont toujours celles-là qui finiront par causer votre perte. Et, hélas, je sais de quoi je parle... Celui que j'aime comme un père est tout à la fois celui qui me blesse le plus et celui que je trahis. That's the way love goes sometimes...



Ashes to ashes, dust to dust...



Le livre... Ce fameux livre... Commençons donc par répondre à la question : évidemment que je me suis empressée de lire cet ouvrage qui fait hurler chacun des Déchus  et mon père plus encore que les autres. Après tout n'est-ce pas son portrait, son histoire, que cet inconscient de Stoker tente, si maladroitement et grossièrement, de conter ? Et si nombre de détails sont bien trop précis, et qui plus est véridiques, pour avoir été conçus dans son petit cerveau de poulet... Si certains événements décrits se sont en effet produits... Le tout est assez, habilement cette-fois je ne peux le nier, dissimulé sous le manteau pervers du récit romanesque.

Et c'est sans doutes là le véritable génie de la chose... Que le style soit encore balbutiant ou hésitant... Que le récit sombre parfois dans une telle outrance que même les miens en ont ri à gorges déployées... Le livre trouble les esprits. Parce que les personnages qu'il évoque existent tous. Ou, pour être plus précis, ont tous existé. Jonathan Harker et son épouse Mina... Lucy, ma si tendre amie Lucy... Tous ont un jour foulé le même sol que ces lecteurs qui, d'ailleurs, les ont parfois croisés. Et n'ont pu manqué de les reconnaître dans ces protagonistes pantins que les mots de Stoker ont transformés en héros tragiques. Du coup... Si Harker, Westenra et consorts existent... pourquoi n'en serait-il pas de même de ce Dracula sanguinaire ? Le doute... Le...   « et si ? »... La plus insoupçonnée mais redoutable des armes apparemment. Le doute s'est immiscé dans un petit groupe d''esprits. Ceux qui, tels des croisés, se sont mis en tête de répandre la bonne parole. C'est par eux que la rumeur s'est répandue et propagée. Ce sont eux qui nous ont poussés, nous, à agir en créant le personnage de Jack.

Peut-être trop tard, je le crains sincèrement. Le mal est déjà fait. Nul, pas même mon père, ne pourra endiguer cette vérité qui se répand encore plus vite que la peste noire. Et le secret de notre existence ne sera bientôt plus, j'en suis persuadée, qu'un doux mais bien lointain souvenir.
Somewhere over the rainbow.


Il y a quelque chose d'incongru dans le fait de demander à un être tel que moi, un être voué à la plus parfaite des éternités, quelles pourraient bien être ses ambitions. L'ambition ? Cela est bon pour ceux qui, comme les mortels, peuvent s'offrir le luxe de rêver à une vie. UNE vie la précision et la nuances sont primordiales...

Car, dans mon cas, les vies se conjuguent au pluriel. Et se comptent par centaines... voir par milliers... Alors comment rêver encore d'une vie précise moi qui en ai déjà tant vécues, façonnées et endurées ? Comment ambitionner quoique ce soit moi qui ait déjà accompli tant de choses, atteint tant et tant de buts que vous en auriez le tournis et la nausée ? Cela fait plus de mille ans que je ne rêvais plus. N'attendais ni n'espérais plus rien de ce monde que j'avais parcouru d'est en ouest et du nord au sud... Plus rien de ces êtres que j'avais appris à éviter tant la fragilité de leur mortalité me renvoyaient si douloureusement à ma solitaire immortalité.  Je pensais avoir tout connu, tout éprouvé et ressenti... Je me trompais.

Car j'oubliais un peu trop vite que si les vies se suivent elles ne se ressemblent que rarement et celle que que je vis maintenant me réservais bien des surprises.

Entre une rivale à laquelle j'étais si loin de m'attendre... Tout le monde pourra vous le dire : mon père est l'être qui compte le plus à mes yeux. Parce qu'il a pris sous son aile sombre l'orpheline sans avenir ni espoir que j'étais et qu'il en fait sa protégée et sa pupille... Parce que le monstre qu'il a toujours été a su m'éduquer et m'offrir cette puissance et cette liberté que seul le savoir peut offrir... Parce qu'il fut celui qui fit de moi la toute première et la plus puissante de tous ces Infants qui devraient jamais exister... J'ai fait sa joie, sa fierté aussi. J'ai fait de lui ce père que j'aurais voulu, que je pensais pouvoir garder éternellement mien et rien que mien. Mais... Mais elle est née. Oui, Selene est née ! Elle n'a pas été transformée comme moi mais est née. De ce sang qui est celui de Vladimir et que j'ai déjà senti couler dans ma gorge mais qui, jamais, ne coula dans mes veines... Contrairement à celles de cette femme que je méprise, envie et maudis pour être devenue celle que je ne serais jamais ! Sa fille... Son sang et sa chair... Son héritière... Je hais Selene parce qu'elle m'a appris cette jalousie qui me ronge et me dévorera encore tant que je n'aurais pas trouvé le moyen de me débarrasser de la poupée idiote ! Vous vouliez une ambition ? Voici la première : tuer Selene et les dangers qu'elle représente pour moi et pour tous les miens d'ailleurs...

La seconde ? Je vous l'ai dit plus tôt... On n'est jamais aussi bien trahie que par ceux que l'on commet l'erreur d'aimer trop fort. Mon père m'a meurtrie plus que je n'aurais même cru cela possible en offrant à Selene cet amour qu'il n'aura jamais eu pour moi. Et il devra lui aussi en payer le prix. Parce que je ne suis pas femme à tolérer de me faire ainsi reléguer au second plan. Parce que, aussi fort puis-je l'aimer, le temps est venu pour moi de m'éloigner et de m'affranchir de l'influence si grande que Vladimir possède encore sur moi. Je lui ai été fidèle et loyale... Aujourd'hui je saigne et souffre de le voir se perdre, nous perdre tous, par amour pour sa progéniture et ses ambitions plus proches que jamais de la mégalomanie ! Ce sont ses agissements à lui qui nous ont tous mis en danger ! C'est son entêtement et sa vanité qui nous ont poussés à devoir inventer le personnage de Jack. Ce meurtrier dont Alek enfile bien trop souvent le costume ces derniers temps... Alek risque sa vie pour nous protéger tous et, même là, il ne semble trouver aucune grâce aux yeux de celui qui est pourtant son frère ? Et, ça, je ne le tolère pas ! J'ai aimé Vlad comme un père. J'aime Alek comme un homme. Et, aussi incongru que cela puisse paraître c'est donc au nom de cet amour impie que je ferais tomber mon père...

Et comme les choses vont toujours mieux par trois... Disons qu'une fois la surprise et le choc de la parution du livre de Stoker passées je ne suis pas la seule à avoir vu là une occasion idéale pour nous réinventer. Que le secret de notre existence soit éventé est, je ne le nie pas, une catastrophe. Mais pourquoi ne pas en tirer profit ? Comment ? C'est là toute la question mais soyez assuré que mes petits camarades et moi-même y travaillons. Qui ? Mêlez-vous donc de vos affaires ! Le moment venu vous comprendrez tout... Le moment venu le monde entier comprendra... Les temps changent... Les êtres aussi... Et moi encore plus !

Le temps est venu pour l'élève et la disciple que je suis de dépasser le maître. Vladimir fut le plus merveilleux des pères et des instructeurs. Mais il a vieilli, faibli ! Il a fini par laisser l'humanité le gagner au point de dangereusement l'imprégner... presque le ronger. Et, je ne dis pas cela par amertume ou par déception mais parce que je suis lucide : Vladimir causera notre perte ! Et il n'est pas le seul danger pour notre race. Tous les déchus, à l'exception d'Alek et de Viktor, se sont laissés prendre au piège de leur immortalité. Ils étaient des fauves craints, respectés et admirés ? Ils sont devenus des chats ronronnants et gras qui aiment à se prélasser dans les plus mondains des salons... Je suis triste de voir ce que ces grands parmi les grands sont devenus ! Je suis en colère de voir à quel point, malgré le coup de semonce porté par la parution de Dracula, ils semblent dépassés et inaptes à protéger ce peuple qu'ils ont pourtant engendré. Alors... Si eux ne le peuvent pas, d'autres le pourront ! Alek... Viktor... et ces quelques Infants qui comme moi entendent bien s'émanciper et prendre la place qui leur est due... Nous, sommes l'avenir !


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Alice Lynch
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Louve Blanche
Louve Blanche
Ven 1 Fév - 15:26




Autopsie d'une vie




Chapitre I


Là, dans les hauteurs d'une voûte céleste sans nuages, il régnait. Lui, le majestueux et si ardent astre solaire. Baignant de ses généreux fils de lumière les rives de ce fleuve pour beaucoup sacrés. Ici, dans la chaleur de cette mi-journée, se dessinaient les silhouettes de ces palmiers qui, doucement ballottés par la plus chaude et sèche des bises, semblaient entonner le plus mystérieux et silencieux des chants. Celui auquel répondait, par de douces ondulations, ce serpent d'eau si bleue. Le Nil... L'Egypte... Le paysage était magnifique ! De ceux qui ne laissent que rarement indifférent et encore moins celle qui, les lèvres tremblantes et pour une fois scellées, avançait pieds nus dans ces horizons de sable qui lui avaient bien plus manquées qu'elle ne consentait généralement à le dire. Et alors qu'elle apercevait, loin et comme perdue dans un horizon lointain, la silhouette massive d'une pyramide, elle avait souri. Comme cette enfant qu'elle avait jadis été et qui, il y a si longtemps qu'elle en avait oublié de compter les années, était venue jouer sur ces rives divines.

A l'époque où sa vie n'était qu'une promesse de dur labeur et d'esclavage. En ces temps qui seraient nommés par les historiens Antiquité mais qui l'avaient vue naître, elle. Elle qui, maintenant et ici, retrouvait bien plus que de simples racines ou souvenirs. Là, c'était son humanité désormais défunte que Lytta redécouvrait. Dans ce chuchotement du vent à son oreille c'était les chants que les esclaves entonnaient pour mieux se donner du cœur à ces ouvrages pharaonesques qui étaient leurs. Et, si elle s'aventurait à fermer les yeux, alors elle pouvait les voir. Ces hommes et ces femmes qui, privés de leur liberté mais certes pas de leur fierté, s'usaient à la tâche sans jamais se plaindre. Les coups de fouet pleuvaient parfois sur leurs peaux tannées. Les privations et les restrictions leur tenaillaient l'estomac. Et leur avenir était si sombre que nul espoir ne semblait permis. Mais... Pourtant... Il y avait dans leurs cœurs une rage qui ne l'avait jamais quittée. Cette fureur de vivre qui, toujours, l'avait guidée. Elle qui avait été arrachée à sa vie de misère quand, par la grâce d'un amour improbable, celui que l'on nomme aujourd'hui Vladimir Barabas était entré dans leurs vies à sa mère et elle. Celui qui, son frère à ses côtés, la regardait s'illuminer comme rarement. C'était pour elle qui lui rappelait tant son défunt amour... Pour elle qui était devenue sa fille avant même d'être son Infante … Pour elle qu'il couvait de l'un de ses rarissimes tendres regards, que Vladimir avait voulu ce voyage. Pour lui montrer que, non, il n'avait rien oublié de ce qui, il y a bien des vies, les avait réunis. Pour lui témoigner cet amour qui ne leur ressemblait, en réalité ni à l'un ni à l'autre mais que, pourtant, ils se portaient. A leur manière si froide ou si incandescente. A leur façon égoïste et opportuniste. Il aimait cette enfant devenue femme et qui ne cessait de l'étonner, de faire sa fierté. Il aimait cette femme en qui, il ne cherchait pas même à s'en cacher, il voyait sa digne héritière.

Es-tu heureuse ?
Oh oui !

Avait-elle répondu sans fausse pudeur ni minauderie. Avec cette franchise qui la caractérisait si bien mais avec cette tendresse qui, elle, lui était le plus souvent étrangère. Elle aurait pu venir se jeter à son cou, le couvrir de ses baisers papillon... Elle ne le fit pas. Parce que cela n'était pas elle. Parce que, aussi et peut-être même surtout, Lytta était bien trop intelligente et lucide pour ne pas deviner que derrière cet inestimable présent, se cachaient certainement d'autres desseins. Jamais Vladimir n'agissait sans en avoir la meilleure des raisons. Et quelle que puisse être l'affection qui les liait celle-ci, la vampire le savait, passerait toujours après les ambitions de celui qu'elle aimait comme un père. Depuis leur arrivée en ces terres millénaires, n'avait-il pas maintes fois disparu pour s'en aller tenir ces bien secrets conciliabules avec des êtres que Lytta, pas plus qu'Aleksandr, n'avaient été autorisés à rencontrer ? Parce qu'ils n'étaient jamais que des faire-valoir, des alibis mondains pour celui qui ourdissait sans doutes encore l'un de ces complots dont il avait le secret. La politique était, à en croire son Sir, la meilleure des armes pour ceux qui, comme lui, entendaient atteindre les sommets et ne plus jamais en descendre. Et le monde, les humains, n'étaient jamais que des pions dont il se servait pour mieux atteindre ses objectifs. Lui qui avait reçu l'immortalité en présent et des pouvoirs que bien des gens envieraient... Lui qui était, de tous les Déchus, le plus puissant... Lui en voulait plus encore ! Et, parfois, quand elle le regardait ou l'écoutait, Lytta ne pouvait s'empêcher de sentir son cœur moribond se serrer. Icare... Voilà à qui son père de cœur lui faisait trop bien penser. Cet inconscient qui, faute d'avoir su réaliser sa chance, avait joué avec le feu de ce soleil qui avait fini par le brûler au point de précipiter sa chute. Vladimir était un ambitieux. Trait de caractère qu'il avait su lui insuffler mais dont l'Infante, elle, avait appris à se méfier. Elle, préférait voler avec les nuages sans pour autant prendre le risque d'aller danser avec le soleil ! Elle, savait que l'ambition finissait par aveugler ceux qui y succombaient trop vite ou trop bien.

Je te remercie pour ce voyage. Il aura ravi mon cœur et empli mon esprit et mon âme de ces rares souvenirs qu'il me plaira de toujours chérir.
Lytta...

Un prénom, le sien, qu'il n'avait murmuré dans un souffle que pour lui donner le temps de venir à celle dont il prenait entre deux doigts le menton. Ce regard émeraude qu'il ramena au sien et dans lequel il plongea. Et cet esprit dont elle lui ferma sciemment les portes, amenant aux lèvres du Déchu, le plus amusé des sourires. Qu'elle avait grandi cette enfant qui, lorsqu'il l'avait prise sous son aile si sombre, ne nourrissait pas d'autres ambitions que celle d'arracher une liberté que sa naissance lui avait refusée ! Mais que savait-elle, alors, de la liberté ? Rien ! Le sens de ce mot si abstrait et complexe, c'est auprès de lui et de ses frères et sœurs des ténèbres que Lytta l'avait compris, appris. Et, aujourd'hui, elle en jouissait si bien que, parfois, elle lui semblait sur le point de lui échapper. Ca, Vladimir ne le permettrait pas ! Elle était sa création ! La sienne ! Et quoique puisse leur réserver l'avenir le vampire se jurait chaque jour que ça, leur lien, rien ni personne ne viendrait le ternir ! Lytta lui appartenait à lui et rien qu'à lui ! A lui et non à ces hommes qu'il consentait à lui laisser emmener jusqu'à sa couche. Parce qu'eux aussi étaient des pions dont, ensemble, son infante et lui usaient et abusaient jusqu'à ce que, lassés, ils ne les fassent finir dans leurs verres et leurs assiettes. Les hommes étaient passés et nombre passeraient encore. Mais, au final, il demeurerait le seul. L'unique homme de sa vie ! Comme il aimait à, comme en cet instant, le lui rappeler. De ces mots qu'il prononça du bout de ces lèvres qu'il approcha si près de celles de la jeune femme qu'elles les frôlèrent.

Comment, après plus d'un millénaire à arpenter cette Terre, peux-tu encore seulement croire posséder une âme ou un cœur ? Ne t'ai-je donc rien appris ?

Et cette once de déception qui hantait si bien la voix de son mentor que Lytta ne sut quoi répondre. Elle qui, bien que femme, pouvait tenir la dragée haute à toute une assemblée de mâles misogynes... Elle qui ne s'en laissait compter par personne... Elle, redevenait une bien muette enfant face à celui qui jouissait alors encore plus de l'emprise qu'il savait détenir sur elle. Celle à qui, après une poignée de secondes qui durent, à elle, lui être torture, il baisa furtivement les lèvres avant que, sans plus même un regard ou un mot à son intention, il ne s'éloigne. Pour venir trouver ce frère autant honni qu'aimé et auquel il murmura quelques mots. Ceux auxquels le vampire répondit par un hochement sec de la tête. Une cigarette qu'Aleksandr se roula avant que, assuré que son jumeau s'en était allé, il ne vienne retrouver celle qui semblait comme décontenancée. Il y avait quelques instants elle rayonnait mais là, par la perfidie de quelques mots seulement, elle semblait perdue. L'attirant d'autorité tout contre lui, refermant ses bras autour de celle qui se laissa faire, il avait murmuré tout doucement

Ne le laisses pas t'atteindre... Ne laisses pas ses mots te meurtrir autant...

Comme elle ne lui répondait pas, l'homme avait desserré son étreinte et, se reculant pour mieux ancrer son regard à celui de la jolie brune il avait ajouté, le regard aussi dur que son frère mais la voix bien plus douce

Vlad peut bien penser ce qu'il veut tu ne lui appartiens pas ! Tu es seule maîtresse de ta vie Lytta !

Il avait raison.

L'intéressée n'avait pas répondu mais gardé, profondément enfoui dans les méandres de son âme et de son cœur ces mots qui ne la quittèrent jamais. Et avait posé un regard neufs sur lui. Lui dont elle n'avait jamais été proche. Lui dont, jusqu'à cet instant, elle se contrefichait éperdument. Lui, qui demain, prendrait une importance qu'en ce jour ensoleillé, Lytta était encore à des lieues de s'imaginer.  Vladimir lui avait offert la liberté et l'immortalité. Aleksandr, lui, offrirait à la vampire la plus incongrue des choses pour des êtres comme eux : la vie.




Chapitre II



Dans les rues, encombrées par ces barricades qu'un peuple en colère avait érigées pour mieux contrer les assauts de cette monarchie qu'ils entendaient renverser, s'élevaient ces chants révolutionnaires emplis d'encore plus d'espoirs que de colère. Et là, entre les cortèges qui défilaient cocarde à la boutonnière et poings serrés et brandis, elle le vit. Ce visage enfantin et barbouillé de suie qui, à l'image de ses aînés, hurlait à plein poumons les plus revendicateurs des refrains. Il n'était que l'un de ces enfants humains dont, depuis des siècles, elle n'avait plus que faire. Rien que l'un de ces enfants qu'elle savait ne jamais pouvoir avoir. Rien qu'une vie, trop fragile et trop éphémère pour qu'elle consente à perdre une seule seconde de son si précieux temps pour mieux s'y attarder. Mais... Il y avait quelque chose chez ce bambin qui la toucha. Un éclat de désespoir qui animait son regard... Une détresse qui faisait vibrer sa voix encore plus encore que toutes les autres... Et peut-être le fait qu'il n'ait pas été plus âgé qu'elle à l'époque où Vladimir l'avait recueillie... Peut-être bien que cela joua dans cette décision que la vampire prit et que, jamais, son père ne lui pardonnerait. Parce qu'en la prenant c'était toutes leurs lois que Lytta s'apprêtait à bafouer, à renier. Parce qu'en la prenant c'était condamner cet enfant à bien pire encore que ce qu'était déjà sa vie. Mais, parfois, il est des décisions où la raison n'a pas sa place.

Ce jour là, lorsqu'elle avait vu l'enfant tomber, fauché par cette balle tirée par un homme de la garde  royale, Lytta n'avait pas réfléchi. Mais la bête en elle s'était dressée, furibonde et avide d'autant de sang que d'intentions étrangement plus humaines. Ce cri qu'elle avait poussé et qui avait déchiré les airs alors que, au mépris de toute prudence, elle s'était précipitée. Fendant cette foule indigne et méprisable qui, à quelques exceptions près seulement, poursuivait sa marche sans même se soucier de ce petit corps ensanglanté qu'ils auraient piétinés sans la moindre vergogne si elle ne le leur avait arraché. Lui, ce petit garçon qu'elle refusait de voir périr ! Lui qui l'avait regardé de ses grands yeux  limpides quand, sous sa main, Lytta avait senti son cœur se mettre si dangereusement à ralentir. Alors, sans plus même réfléchir, elle avait déchiqueté de ses crocs les chairs de ce poignet qu'elle avait, d'autorité, poussé l'enfant à embrasser pour mieux s'y abreuver. Qu'il boive ! Encore et encore ! Qu'il boive pendant qu'elle l'extirpait de cette foule idiote et le menait en courant jusqu'à cet hôtel particulier où se trouvait le seul à qui la vampire savait pouvoir demander de l'aide. Celui qui, lui ouvrant sa porte et voyant le spectacle qui s'offrait à lui, comprit de quoi il retournait. Approuva-t-il le choix de celle devenue depuis plusieurs siècles son amante ? Peut-être pas, non. Mais Aleksandr ne pouvait, ne voulait pas non plus laisser sa compagne dans pareille détresse ! L'entraînant dans cette chambre à côté de la leur il prit l'enfant des bras et le posa sur le lit. Son front était glacé, le sang coulait à grands flots de sa plaie béante et les palpitations de son cœur n'était plus que murmures étouffés. Le temps pressait.

Quand?

Son ton, sec et autoritaire, ne comportait pourtant pas le moindre de ces reproches que la jeune femme n'aurait pas supportés. Elle tremblait, avait ce regard encore plus perdu que hagard et, visiblement, n'était pas en état de se reprendre. Fermant un instant les yeux pour tenter d'endiguer la colère qui montait en lui, le Déchu finit par répéter. Criant cette fois au point de la faire sursauter et, enfin, s'extirper de sa torpeur.

Quand, a-t-il bu ?!
Je... Quand.... Juste avant que je ne te l'amène... Il... Il a bu... pendant... pendant tout le trajet...

Ca, le vampire le croyait  aisément. Lytta avait du donner beaucoup de son sang pour maintenir encore en vie celui dont la vie, pourtant, continuait comme inexorablement de s'étioler. Boire le sang d'un vampire, surtout ancien, permettait de repousser la mort. Mais pas de la vaincre ! Pour la battre il fallait compléter la transformation. Et, pour cela, il leur fallait déjà une sorcière. Ce qui, en l'occurrence, pourrait aisément se trouver. Mais demeurait un obstacle. Celui qui se résumait dans cette question que l'homme s'empressa de poser à sa moitié

Es-tu sûre de toi ? Es-tu vraiment certaine de pouvoir assumer les conséquences de ton geste ?
Si, pour sauver cet enfant, je dois affronter le courroux de tes frères et sœurs alors, oui, j'y suis prête.

Un soupir agacé qu'Aleksandr eut et qui exprimait mieux que n'importe quel mot ses sentiments plus que mitigés quant à ces propos que sa maîtresse prononçait bien plus sous le coup de l'émotion que d'autre chose. Une seconde qu'il perdit dans le silence avant que de reprendre, son regard plongé dans celui de l'Infante de son frère.

Et quand, lui, te reprochera de lui avoir volé son humanité ? Quand il t'assommera de ses reproches légitimes sauras-tu faire preuve d'autant d'assurance qu'aujourd'hui ?

Elle aussi avait pris le temps d'une réflexion désormais nécessaire. Mais son amour avait raison : était-elle prête à affronter les vents mauvais qui ne manqueraient pas de s'abattre sur elle si elle allait au bout de sa folie ?

Seras-tu là auprès de moi quoique je décide ?
Si tu en doutes pourquoi est-ce à moi que tu es venue ?!

Répondit, plus exaspéré encore, celui qu'elle fit taire d'un baiser passionné. Et ce fut tout contre les lèvres du vampire et leurs doigts noués qu'elle murmura doucement ces mots qui scellèrent un peu plus leur destinée commune.

Alors je suis certaine. Ensemble rien ni personne, pas même mon père, ne saura nous atteindre.

Le sourire en coin de l'homme qui montrait son approbation devant la décision, désormais sans retour possible, de sa compagne. Certes, faire de cet enfant l'un des leurs était une folie que, d'ailleurs, l'un comme l'autre paieraient très cher et dont leurs corps porteraient à jamais les stigmates. Mais ce jour là, plus qu'une preuve d'amour, ce fut un pacte que les deux amants scellèrent. Celui de toujours faire front commun contre ces autres vampires dont ils se sentaient de moins en moins solidaires. Les règles qui étaient leurs étaient désuètes, plus guère adaptées à un monde qui n'en finissait plus d'évoluer. Le temps était venu pour eux de s'adapter. Et, cette transgression fut leur première étape. Ce jour là et les sept qui suivirent, celui qu'ils prénommèrent Nathaniel devint leur fils.

Ce jour là, Lytta, prit la décision de s'affranchir, une fois pour toutes, de l'influence si possessive et écrasante de Vladimir. Ce jour là, aussi et sans qu'elle le perçoive encore clairement, c'était une guerre ouverte qu'elle déclarait à celui qu'elle ne nommerait plus jamais   « Père ».




CHAPITRE III


Le cab qui s'arrêtait, un instant un seul, devant ces grilles qui, sans que personne ne soit présent pour les y aider, s'ouvrir. Comme si elles avaient pu deviner l'identité de cette passagère qui, bien à l'abri dans l'habitacle et derrière les tentures de velours noir, trépignait de fureur encore plus que d'impatience. Le bruit des sabots ferrés des chevaux qui martelaient les pierres de la longue allée et, enfin, le conducteur guindé dans son habit qui venait lui ouvrir. Cette main qu'il lui était offerte et qu'elle repoussa, agacée, avant de bondir hors du cab et de, les poings serrés et les yeux dardés de foudre, se précipiter vers ce bureau où elle savait pouvoir le trouver. Des portes qu'elle poussa violemment de ses deux mains et qui s'ouvrirent en battant, n'arrachant pas même plus qu'un tressaillement de sourcils à celui qui, après une seconde, se remit à ses écritures tandis que, d'un geste de la tête, il invitait à s'asseoir celle qui, évidemment, s'y refusa. Un premier sifflement, suraigu, qui s'échappa alors des lèvres de celle qui, vint faire claquer les paumes de ses mains sur le plateau en bois précieux du bureau. Face à celui qui, loin de s'en laisser décontenancer, lui demandait de sa voix si parfaitement calme

Et peut-on savoir ce qui me vaut une telle entrée ?
Et tu oses seulement me le demander ?

Les mots de la vampire qui déchirèrent l'air déjà bien pesant de la pièce n'arrachant, cependant, pas la moindre réaction à celui qui, aimant plus que jamais à la provoquer, soupirait en dodelinant de la tête tout en reprenant ses écrits. La plume de son stylo qui glissait au point de déchirer le vélin de sa feuille quand, dans un bruit proche du grognement, Lytta envoya à la figure de son interlocuteur l'encrier en cristal. Le liquide sombre qui se répandait sur l'étoffe des vêtements, ruisselant jusqu'à ce papier désormais souillé. Et lui, qui, enfin, réagissait. Daignait sortir de son insupportable indifférence pour mieux, d'un bond, se redresser et, imitant la position de celle qui lui faisait toujours face, le dardait de son ire. Les paumes du Déchu qui claquèrent à leur tour sur ce plateau qui en trembla tandis que sa voix, tonitruante et vibrante de la même colère, s'élevait à son tour

Et toi ?! Comment oses-tu pénétrer ici, non seulement sans y avoir été conviée mais en déversant une colère injustifiée ?!
Injustifiée ?! Vraiment ?!

Une lettre, froissée, qu'elle extirpait de la poche de son pantalon d'homme et qu'elle jetait à la figure de celui qui l'attrapa avant même qu'elle ne l'atteigne et, sans même un regard pour elle, la jeta au sol. Ses lèvres qui se retroussaient légèrement alors que, retrouvant son calme olympien, narguait celle qu'il savait sur le point d'exploser.

Ne m'avais-tu pas fait part de ton envie de voyager ? De reprendre la route toi qui, ici, ne cesse de soupirer et de te plaindre de ces terres qui te font horreur ?
Oh non ! Ne te sers pas de mes, si rares, désirs pour mieux les comprendre à ton avantage et, nous le savons l'un et l'autre, à mon désavantage à moi ! Je voulais voyager mais pas ainsi ! Non, pas ainsi !

Lui qui riait à gorge déployée avant que de se redresser et de, si rapidement que même elle n'eut pas le temps de le voir arriver, venir s'asseoir face à celle à qui il tendait ce cigare déjà allumé qu'elle saisit, boudeuse. Et lui qui, bien qu'agacé par son attitude encore tellement enfantine, ne s'en apaisait pas moins. Il aimait la voir ainsi, rétive et néanmoins encore tant dépendante. De lui, bien évidemment. Lytta râlait, s'insurgeait et menaçait de se rebeller mais ne savaient-ils pas déjà, l'un et l'autre, que lorsqu'elle quitterait cette pièce alors elle ferait très précisément ce qu'il attendait d'elle ? Parce que, quoiqu'elle s'efforce parfois de croire et ces derniers siècles plus souvent encore, elle demeurerait à jamais sa création. Son plus beau pion. Celui dont il avait usé et abusé mais, surtout, le seul pour qui il ait jamais eu de l'affection. Ou de cette chose qui y ressemblait fort quand bien même, à ses yeux de Déchu, cela était folie et faiblesse. Mais quand il la voyait ainsi, là et devant lui... Ses prunelles hantées par les plus rageuses des étincelles... Ses lèvres plissées en une moue boudeuse... Ses petits poings serrés au point que ses articulations en blanchissaient...

Tu ressembles tellement à ta mère...

Et cette main qui, comme il le faisait jadis, se levait doucement pour mieux venir, du plat, caresser la peau soyeuse de sa joue. Celle sur laquelle, il s'attarda, muselant celle qui ne put s'empêcher de frémir sous ce doigt qui, avec une impudeur qu'il n'avait encore jamais eue, s'égarait sur ses lèvres qu'il ne redessina que pour mieux les caresser. Et cette autre main, libre, qui venait s'emparer de cette taille qu'il ramena si brusquement à lui que Lytta manqua presque d'en tomber ne se raccrochant à la dernière seconde qu'à ce torse sur lequel, malgré elle, elle se retint. Leurs deux corps qui se frôlaient en une étrange et, la vampire ne put que le penser, dérangeante. Et lui, qui ne pouvait rien ignorer du trouble qu'il causait, qui ne brisait pas son étreinte et la maintenait maintenant entre ses deux bras puissants. Son regard, hypnotique, qui cherchait celui de son infante alors que ses mots s'écoulaient, doucereux et révélant bien plus que ce qu'ils confessaient déjà.

Ta mère était la plus belle des femmes qu'il m'ait jamais été donné de rencontrer. Jusqu'à toi...

Une main qui se levait pour mieux venir se perdre dans la chevelure de celle qui, interdite et plus perdue qu'en colère maintenant, se laissait bien trop faire à son goût. La caresse à cette nuque qu'elle offrit bien trop et ses yeux qui se fermaient alors qu'elle l'écoutait, silencieuse et sage, lui murmurer à l'oreille.

Ta mère me plaisait parce que, quoique je puisse attendre d'elle, elle s'arrangeait toujours pour me donner tort. Elle était libre ! Bien plus libre que je ne le fus ni ne le serais jamais ! Et dans ce cœur logé dans l'écrin de ses seins et que j'aimais à sentir palpiter sous mes paumes, c'était la passion qui pulsait.

La main de Vladimir qui descendait, s'égarait et s'aventurait sur l'endroit qu'il décrivait, venant se poser sur le tissu de la chemise de celle qui, pour la première fois de sa vie, se figeait. Ses paupières qui se relevaient et les orbes de jade de ses yeux qui venaient se soumettre à celui qui, le regard empli de ce que Lytta ne put que comprendre être de la convoitise, lui offrait maintenant le plus carnassier des sourires. Des mots, encore, qui résonnaient à ses tympans tandis que les doigts de son Sir se faisaient plus audacieux encore et commençaient à défaire, un à un, les boutons de sa chemise.

Ta mère était de toute beauté mais ce que j'appréciais le plus chez elle était sa fureur. Celle que, aujourd'hui, tu n'en rends que plus flamboyante encore ! Plus... désirable aussi ?

Elle qui écarquillait les yeux et, comme galvanisée par une peut qui ne fit que plus sourire encore celui qui, levant les mains bien trop docilement, laissa sa captive reculer d'un pas. Rien qu'un. Pas deux. Pas plus. Rien qu'un. Celui, bien trop petit et risible, pour anéantir la distance si infime entre le feux de leurs deux corps. Des secondes qui se firent éternité alors que, sans se quitter du regard, les deux conservaient le plus pesant des silences. Lytta, blême, en avait oublié jusqu'aux raisons de sa venue en ce lieu. Celle que, brisant l'indécence du moment pour mieux redevenir le monstre implacable qu'il ne cessait jamais d'être, Vladimir prit un pervers plaisir à lui rappeler.

Tu pars ce soir. Direction Londres. Et une fois là-bas, tu iras voir Mary.
Pourquoi ?

Lui qui rit encore avant que de hausser les épaules et de lui répondre d'un ton volontairement piquant.

Mais parce que c'est elle qui te présentera cet homme que j'entends te voir épouser bien sûr !
Je le tuerai ! Je le tuerai avant même qu'il ait l'occasion ou même seulement l'envie de me toucher !

Un sourire en coin aux lèvres de celui qui haussait les épaules en reprenant tranquillement place derrière son bureau. Puis, reprenant son stylo qu'il trempait dans un nouvel encrier, il s'était contenté de commenter d'une voix moqueuse

Oh mais j'espère bien que tu le feras ! Crois-tu vraiment que je le laisserai ma précieuse petite création être souillée par quelqu'un ?

Là, ce fut elle qui rit.

Parce que tu penses vraiment que les hommes aux bras desquels tu peux parfois me voir ne sont que les plus chastes des amis ?
Lytta... Ma petite chérie... Crois-tu seulement que je m'encombrerais d'une Infante pour qui la chasteté serait la première des vertus ?

Une répartie qu'elle ravala quand, se déplaçant encore à vitesse surhumaine, il réapparut devant elle. Sa main d'acier se refermant sur cette nuque qu'il serra au point de faire glapir de douleur celle à qui il asséna froidement cette fois

Mais ne te méprends pas ! Quels que soient les humains avec lesquels tu peux bien t'ébattre... Quels que soient ces hommes auxquels tu puisses avoir la déraison de t'attacher un temps... Quoiqu'il arrive tu m'appartiens Lytta ! A moi ! Et à nul autre !

Puis, la relâchant et la repoussant si violemment qu'elle manqua encore une fois de choir il s'était détourné et avait commencé par jeter, de nouveau indifférent

Vas maintenant ! Tu as des malles à préparer, non ?

Puis, alors qu'elle s'exécutait tandis que lui se rasseyait paisiblement il avait, sans même levé la tête, jeté cette phrase qui, bien qu'elle prit soin de ne pas la relever, glaça les sangs de l'immortelle.

Oh ! Et Lytta... Quand je parle de « tous ces hommes »... Cela inclut mon frère. Surtout mon frère même...

La jeune femme avait du faire de gigantesques efforts sur elle-même pour ne pas s'effondrer, et, chancelante et perdue, elle était partie. Préparer ses malles. Elle partait pour Londres. Ou, quelques jours à peine plus tard, Vladimir la mènerait à cet autel où, en grandes pompes, elle épouserait un membre influent du parlement anglais. Celui qui, malheureusement, mourrait fauché par cab quelques temps plus tard. Lytta l'accompagnerait, si faussement éplorée et Vladimir à ses côtés pour la soutenir, vers sa dernière demeure. Avant de se précipiter, son Mentor toujours à ses côtés, jusqu'à l'étude de ce notaire qui ferait d'elle une femme encore plus indécemment riche qu'elle ne l'était déjà. Et de Vladimir un homme comblé. Les relations tissées lors de cet éphémère mariage lui serviraient bientôt. Et, surtout, il n'en finissait plus de jubiler en constatant que, une fois encore, il était parvenu à obtenir de son Infante tout ce qu'il voulait. Elle, en revanche, commençait à comprendre que cette liberté que Vladimir lui avait promise n'était que mensonge. Qu'il ne lui avait ôté les fers de l'esclavage que pour mieux en faire sa chose. A lui, comme il aimait à le lui répéter encore et encore. Vraiment ? Non ! Car Lytta avait été la meilleure des élèves et, bientôt, le moment viendrait pour elle de dépasser le maître. Et, peut-être même, de l'enterrer une fois pour toutes !

Et, pour cela, Stoker allait s'en même le savoir, grandement l'y aider ! Ou comment, d'un conte horrifique, forger sa propre histoire.



FIN


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Alice Lynch
Messages : 74
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Louve Blanche
Louve Blanche
Mer 6 Fév - 14:02
MA MOMIE D AMOURRRRRRRR Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 2796615483 Bienvenue dans ce monde de folie et de torture Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 3792715782

Tu voulais un parrain, Je suis donc là pour te servir Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 2944122038

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Lucan V. Thorne
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Vampire de la Camarilla
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Dim 10 Fév - 13:35
Mon oignoooooooooooooooooooon ! Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 1861878621 Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 1861878621 Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 1861878621

Oh oui ! Sois mon parrain ! Et en baptême on ira vider de leurs sangs quelques crétins humains ! Et, en dessert, on se fera un dessert avec leurs cervelles Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 115992544

Sur ce je retourne finir ma fiche ! Il faut que je sois à la hauteur des attentes du staff ( Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 164867584 ) et de mon parrain Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 1861878621
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Alice Lynch
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Louve Blanche
Louve Blanche
Jeu 14 Fév - 18:48
Une vaste histoire que celle de Lytta et je l'ai dévorée sans m'arrêter Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 3341588170 . On se demande bien ce qui peut encore surprendre un être millénaire comme cette charmante vampire !

Je dis oui, je valide ce sublime personnage et j'ai hâte de la rencontrer en rp Lytta Lyssa Barabas ~ " L'ambition en héritage" {FINIE} 3792715782.
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Curtis Miller
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